Le mot de Dante Edme-Sanjurjo

Qui est Dante Edme-Sanjurjo pour le réseau des monnaies locales ?

👉 Accompagnateur de projets de monnaies locales
👉 Cofondateur de l’Eusko
👉 Coprésident du Mouvement Sol
👉 Formateur à l’Institut des monnaies locales

☘️ Dante, selon ton expérience autour des monnaies locales, quelle est ta vision sur leur développement ?

« Après treize ans d’implication dans l’écosystème des monnaies locales aussi bien au niveau local, au Pays Basque, où j’ai été cofondateur puis directeur de l’Eusko, qu’au niveau national, où je suis coprésident du Mouvement Sol, il me semble que les monnaies locales ont un potentiel de développement très important, mais qu’il faut qu’elles s’en donnent les moyens.

Cela passe selon moi par une professionnalisation de l’équipe, avec a minima 4 ou 5 salariés, pour animer et gérer le développement de l’usage de la monnaie locale, ce qui demande du temps et une énergie bien au-delà de ce que peuvent apporter les seuls bénévoles.

Cette professionnalisation doit se faire dans le respect des prérogatives des dirigeants bénévoles, garants devant les adhérents, lors de l’AG, de la bonne conduite du projet et du respect de ses valeurs fondatrices, au service avant tout de votre territoire et de ses habitants. »

☘️ Tu as été consulté par l’équipe de La Cigogne pour avoir ton éclairage sur son changement d’échelle. Que peux-tu en dire ?

« La Cigogne fait partie selon moi des monnaies locales les plus prometteuses, car elle a un positionnement clair sur son territoire, en phase avec ses besoins et ses valeurs (soutien à l’économie de proximité, entraide, transition écologique pragmatique, etc.), et parce que son équipe 100 % bénévole a su développer des outils de gestion et de communication de niveau professionnel. Cela constitue une bonne base pour, maintenant, changer d’échelle.

Ce changement d’échelle passe par la recherche de financements pour réaliser les premières embauches, à commencer par celle d’une directrice ou d’un directeur, qui sera en charge de constituer ensuite son équipe : une personne à la gestion, une autre à la communication, et des animateurs et chargés de développement sur le terrain pour développer l’usage de la Cigogne par les habitants, les commerçants, les TPE et PME, les associations et les collectivités territoriales.

J’ai eu le plaisir d’accompagner l’équipe dans ses réflexions ces deux dernières années lors des formations à l’Institut des monnaies locales, auxquelles La Cigogne a été la monnaie la plus assidue, puis ces derniers mois dans la préparation de son Plan stratégique et de son Budget prévisionnel.

Aujourd’hui, les plans sont prêts, les premiers contacts avec les partenaires financeurs sont encourageants, et il ne reste plus qu’à mettre les plans en œuvre, s’ils sont validés par les adhérents lors de l’AG. »

☘️ Quel message souhaiterais-tu transmettre à l’équipe bénévole, aux adhérents et aux partenaires de La Cigogne ?

« Selon moi, La Cigogne a aujourd’hui tout pour réussir, car elle a de bonnes bases, une situation financière saine, et une équipe dirigeante efficace, motivée et pragmatique.

Le travail à réaliser sera important, mais l’arrivée des salariés permettra de l’absorber. Le principal défi, il me semble, pour la Cigogne, sera de bien gérer son passage au statut d’association employeuse, en mettant en place une organisation permettant d’établir des relations saines entre bénévoles et salariés, dans le respect des droits et devoirs de chacun.

La Cigogne, j’en suis convaincu, pourra dans ces conditions faire très bientôt partie des plus importantes monnaies locales de France, et représenter un modèle de développement pour les autres monnaies ! »

Avril 2024